L'Etranger
Création
Pour la musique, il me fallait certainement partir de cette immédiateté du « dire » du héros.
Trouver dans cette proximité des mots, la voix qui convient. Épuiser cette relation sans être dans la paraphrase, ni l’illustration.
Je devais aussi rendre compte de certains contrechants, mettre entre parenthèse le silence, en évidence la lucidité poétique qui irradie l’oeuvre.
Les musiciens et l’acteur sont parfois ensemble
comme un choeur antique, composant une unique entité mais ils peuvent éclater et devenir quatre voix indépendantes les unes des autres, comme autant de personnes composant la foule. Celle du public lors du procès, le bruit des journalistes, celui de la salle :
« J’ai senti alors, quelque chose qui soulevait
toute la salle, et pour la première fois j’ai compris que j’étais coupable. »
Guillaume Séguron
La version de L’Étranger qui fut proposée pendant le festival d’Avignon 2014, est la quatrième version d’une aventure personnelle et théâtrale autour du roman d’Albert Camus et de son personnage Meursault.
« Réminiscences » est pour moi la mise en avant de la figure de l’écrivain dans son roman et dans son temps, côte à côte avec son héros, dans la beauté Algérienne.
Nous avons ici deux interprétations pour le regard du public : celle de Camus l’écrivain et son objectivité créatrice, et celle de Meursault le héros « sacrifié » avec sa subjectivité.
Après avoir travaillé sur trois adaptations différentes de L’Étranger, j’ai considéré que ce cheminement n’était pas totalement abouti, et qu’il me fallait encore une fois entamer « une nouvelle traversée ».
L’Étranger - Réminiscences est dit à la première personne. Un « Je » de celui qui raconte identique à celui de l’acteur ou musicien qui s’exprime dans et par ce « Je / Jeu ».
Pierre-Jean Peters (...)
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